2065, Jean-Michel Payet

Publié le par Arianne

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Gros coup de cœur pour cette série intelligente qui sensibilise aux problèmes de l’environnement via un maximum d’aventures, de suspens et d’humour !

Emile est un jeune ado qui se fait traiter de « gros naze » à la récré parce qu’il a jeté son papier de Bounty par terre. Un geste anodin qui ne met pas la terre en péril ? Pas si sûr… Emile se met à douter : et si jamais il n’était vraiment qu’un gros naze et qu’il n’allait rien faire de bien dans la vie ?

Une idée folle fait son chemin dans sa tête. Pour en avoir le cœur net, il rend alors visite à son grand-père, Vladimir, homme bourru et renfrogné qui cache derrière cette carapace, non seulement un bon fond, mais surtout un incroyable secret : sa cave recèle un endroit qui lui permet de voyager dans le temps…

Hop, ni une ni deux, notre jeune Emile s’engouffre dans la cave et décide d’aller voir de ses propres yeux quel loser il a pu devenir en 2045. Sauf qu’il s’embrouille dans ses calculs et se retrouve en… 2065 ! Le spectacle à l’arrivée est effrayant : la chaleur est insoutenable, le soleil brûle la peau et la ville où il vivait quelques instants plus tôt est noyée sous les eaux !

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Décontenancé par cette expérience hors du commun, il n’a pas vraiment le temps d’en prendre la mesure car il se retrouve pourchassé puis complice d’une jeune fille qui a vraisemblablement des choses à se reprocher. C’est ainsi qu’il fait la connaissance d’Alaska, belle jeune fille au caractère bien trempé, rencontre qui va changer sa vie à un point qu’il n’imagine pas encore.

De l’aventure à un rythme effréné, des personnages attachants, un humour réjouissant servent un propos militant intelligent : la préservation de notre Terre passe par des actes simples, au présent qui, appliqués par tous, peuvent faire la différence sur le long terme.

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L’histoire permet de prendre conscience de l’importance de notre environnement et des impacts irrévocables que l’inconscience généralisée provoque. Le premier tome met en scène un futur bouleversé par le réchauffement climatique qui a provoqué des tsunamis, noyant les villes en bord de mer.

Le deuxième tome, Les pilleurs d’eau, traite d’un sujet encore peu médiatique/médiatisé : l’accès à l’eau. Le premier passage d’Emile a modifié le futur dans lequel il retourne. Motivé dans un premier temps par les résultats du Loto et les yeux de la belle Alaska qu’il a laissée à contrecœur, il retrouve un futur où l’eau est devenue le bien le plus précieux. Et revoilà notre Emile embarqué dans une aventure hors norme pleine de péripéties et de rebondissements.

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Sur le thème bien connu et moult fois exploité du voyage dans le temps, Jean-Michel Payet développe une série bien ficelée dans un style très simple. 

 

« Lorsque je suis arrivé à Dréanzé, mon grand-père réparait un réveil archaïque […]

Il était le seul à qui j’avais parlé de mon escapade dans le futur. Là-bas, j’avais rencontré une fille plus que mignonne, brune, dotée d’un sacré caractère, carrément débrouillarde, et un petit bout de mon cœur d’artichaut était resté coincé en 2065. Alaska. Je l’imaginais dans son futur torride avec ses tsunamis et ses voitures fonctionnant à l’extrait d’ordures concentré, et j’aurais aimé qu’elle découvre mon époque, lui faire connaître la douceur de notre climat, l’emmener visiter notre Saint-Port intact. Ses expressions étranges me manquaient, l’aventure à ses côtés me manquait, ses yeux vert jade me manquaient. Bref, elle me manquait. Et Vladimir ne se trompait pas : je rêvais de retrouver Alaska. Pourtant, je n’étais pas certain qu’elle existât encore. Parce que, évidemment, le futur n’était déjà plus ce qu’il avait été. »

« La leçon de Vladimir m’avait donnée à réfléchir et je mesurais chaque jour combien le moindre de mes gestes pouvait avoir des conséquences inouïes cinquante-cinq ans plus tard… sans pouvoir deviner lesquelles. Si je shootais dans ce gravier, Alaska ne risquait-elle pas, là-bas, de se retrouver dans une dictature sanglante ? Jeter malencontreusement une pile LR6 dans une poubelle alimentaire n’entraînerait-il pas une vague de famine décimant quelques millions d’humains ? Mystère et boule de gomme. Avoir une conscience écolo, y’a pas, ça me flanquait drôlement les chocottes. »

A conseiller sans modération à partir de 10 ans.

Pour aller plus loin, une interview de l'auteur.

 

Publié dans Littérature jeunesse

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